Juin. Déjà! Dans mes souvenirs professionnels, l’arrivée du printemps et la venue imminente de l’été me rappellent le baseball, et tout ce qui vient avec. La ligue locale de ma jeunesse, avec nos amis, mais aussi le baseball préparatoire des Blue Jays de Toronto, le baseball majeur, le plus haut niveau, celui que j’ai le plaisir et le privilège d’annoncer à chaque printemps (avant la pandémie de la COVID-19) au Stade olympique à Montréal.

De tous les événements que j’ai animés, qu’ils soient culturels, sportifs, commerciaux ou communautaires, le baseball est assurément l’un des plus relaxes, des plus décontractés. Au baseball, le stress existe pour le lanceur qui est au monticule et qui joue son emploi (ou presque) à chaque présence, pour le frappeur de puissance qui doit justifier son dernier contrat faramineux, mais pas pour l’annonceur du match. Du moins, pas pour moi.

Le baseball est un sport qui se vit dans le présent, de lancer en lancer, de frappeur en frappeur, d’une manche à l’autre, sans précipitation, sans hâte et… sans trop de stress.

Si vous être pressé, vous êtes au mauvais endroit. Si vous êtes stressé, même chose. Ou, non. Une partie de baseball rendra zen le plus anxieux des stressés.

Dès le moment où je mets les pieds au stade, je sens cette atmosphère décontractée.

Sur la passerelle, les reporters et journalistes regardent leurs notes de presse, en attendant le repas d’avant-match. Je descends aux vestiaires pour vérifier de l’information avec les responsables des deux équipes. Les vestiaires sont calmes. Les joueurs blaguent entre eux, se préparent lentement à se diriger vers le terrain pour la période d’échauffement. Le gérant prépare son alignement, jase à bâtons rompus avec les journalistes du beat, de stratégie, de tout et de rien.

Ensuite, le vestiaire des arbitres.

Drôles sans bons sens. Ils se tirent la pipe, se narguent avec leurs décisions ratées de la saison précédente. Mais le stress est totalement absent.

Et puis, la traditionnelle pratique au bâton d’avant-match.

Les joueurs des deux équipes se réunissent autour de la cage des frappeurs, bavardent de la vie, de baseball, de tout et de rien eux aussi. Derrière, en retrait, des personnalités de toutes sortes et de tous les milieux, savourant un moment privilégié d’être sur le même terrain que les joueurs. C’est parfois à se demander si tous ceux qui sont là ont réellement affaire à être là, un peu comme un ring de boxe après un combat de championnat du monde serré.

Et puis, de retour sur la passerelle, le repas d’avant-match, suivi de la partie comme telle.

Le baseball requiert de l’attention, de la concentration, mais il donne le temps de vivre le moment présent. Il permet de jaser avec mon collègue et ami d’enfance, Jean-Guy (le rouquin, sur la caricature de Sylvain Potvin), très grand connaisseur de baseball devant l’Éternel qui m’assiste dans mon travail (c’est Jean-Guy qui m’assiste, pas l’Éternel) pour ne rien rater. Le baseball nous donne le temps de regarder la foule avec des jumelles (on vous a à l’œil). Le baseball est tel qu’il permet d’aller se chercher un breuvage entre les manches, d’échanger avec les journalistes et/ou amis rencontrés en chemin.

La saison de baseball est longue. C’est un marathon. Et un marathon, par sa nature, se court à une vitesse confortable, sans trop se fatiguer inutilement, pour arriver à bon port. Le baseball l’a compris. L’été, c’est le farniente, les vacances. Rien de pressant. Pour un annonceur, c’est le summum de l’appréciation.

Et j’y suis, à nouveau, cet été, en tant qu’annonceur des Titans, au Stade d’Ottawa, un bijou de petit stade de 10 000 places à l’angle de la promenade Vanier et du Queensway. Il vaut le détour. On s’y retrouve? 

Christian Gauthier
Président et conseiller senior
G5 Communications