Ma grande passion dans la vie, à part la radio, c’est la musique, les arts de la scène et le cinéma. Rien ne me fait plus plaisir qu’un bon spectacle ou un excellent film. Mais, plus jeune, j’étais davantage attiré par le sport. Le mois de septembre est toujours pour moi un heureux rappel de l’élément déclencheur, de ce qui m’a d’abord saisi et attiré vers le sport.

Ce mois-ci, on célèbre un 50e anniversaire bien spécial. Reculons à septembre 1972.

Les moins jeunes d’entre nous savent déjà où je veux en venir.

Je n’ai pas encore 8 ans. À l’école Préseault, à Orléans, dans l’est-ontarien, on arrête les cours. Tous les élèves et le personnel de l’école se rendent à la cafétéria où on a installé un appareil télé noir et blanc, un mastodonte qui exige la force de deux hommes pour le soulever, sur un grand rack de métal (on est loin des écrans plats légers à cette époque).

On branche la télé, un piton blanc lumineux apparaît au milieu de l’écran. Les tubes à l’intérieur fonctionnent. Yes!

Deux minutes plus tard, l’appareil est bien réchauffé. L’écran s’illumine au complet. Mais, il faut l’ajuster. Le concierge de l’école tourne la roulette pour s’assurer d’avoir le bon poste. C’est fait. L’image est floue, il y a de la « neige » à l’écran et le son griche. Il déplace donc les oreilles de lapin sur le dessus de la télé, question d’avoir la meilleure réception. Après tout, les images nous proviennent d’une autre planète, l’Union soviétique. L’image saute. M. le concierge joue avec le V-hold (c’est ce qui est écrit à côté du bouton). De plus en plus lentement, l’image se stabilise, jusqu’à ce qu’elle cesse de défiler de haut en bas et de bas en haut. Ça y est. On les voit. Le seul petit haut-parleur de l’appareil suffira pour les quelques 200 personnes que nous sommes, mais ce n’est pas grave. On a congé de cours et on regarde le hockey!

L’événement qui allait capter l’imaginaire et déchaîner les passions de la planète hockey arrivait enfin en ce mois de septembre 1972. On l’a baptisé la Série du siècle. 50 ans plus tard, on en parle encore. Avec nostalgie, avec fébrilité, la mémoire figée dans le temps. Comme le premier pas de l’Homme sur la Lune, à peu près tout l’monde se rappelle où il était pour cette série de huit matchs entre nos valeureux hockeyeurs canadiens et les méchants soviétiques. Nous ne les connaissions pas, mais nous les détestions pareil. Ils représentaient le mal, le communisme. Nous, on représentait le bien, la liberté.

Nous ne les connaissions pas, mais nous les détestions pareil. Ils représentaient le mal, le communisme. Nous, on représentait le bien, la liberté.

Ce moment m’avait tellement fasciné que je me souviens de m’être dit, à cet instant précis, que je ne voulais plus jamais rater un match de hockey, que je devais trouver le moyen d’arriver à mes fins. Je me demande parfois si cette idée a contribué d’une quelconque façon à m’amener à travailler dans le monde de l’événementiel, dont le sport, ce que G5 Communications fait encore régulièrement.

Chose certaine, ce moment est celui qui a déclenché cette passion pour le sport en moi. Et puis, si j’ai le temps, je ressortirai mon coffret DVD ce mois-ci. Je regarderai peut-être une période. En couleur. Avec le son en stéréo. Pas d’ajustements requis. Et vous savez quoi? Ça va être moins bon qu’en 1972!

Christian Gauthier
Président et conseiller senior
G5 Communications